La Caverne : dystopie d’une société mercantile

LA CAVERNE est une pièce de théâtre présentée par la compagnie Spleen Theatre. Sur scène nous retrouvons Félix Blin-Bellomi, Marie Gebhard, Sarah Gfeller, Olivier Mansard, Maxime Picot et Séverine Wolff. La mise en scène est dirigée par Alex Adarjan.

La compagnie Spleen Theatre a la volonté de raconter l’art d’une manière différente en explorant l’espace et l’imaginaire. C’est une jeune compagnie avec déjà un spectacle à son actif, La Vénus d’Ile, qui a été un succès.

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Synopsis :

Dans l’allégorie de la caverne, Platon décrit la vie d’hommes enchaînés dans une caverne, ne connaissant que les ombres projetées sur les murs par des inconnus cachés derrière eux. Un des prisonniers est libéré, à l’extérieur, il est d’abord frappé par la lumière, puis, prend conscience de la réalité du monde. Il retourne alors vers ses compagnons pour partager sa connaissance, mais ils ne le croient pas. Platon donne ici toutes les bases d’un récit dystopique.

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La pièce La Caverne nous plonge dans un univers futuriste où l’image – audiovisuelle – a pris le pas sur la réalité au point de conduire notre société vers une forme de régime despotique où règnent les publicités, les centres commerciaux et où sont mis à mal « les petits producteurs ». Cette pièce, nous devrions la décrire comme une anti-allégorie : l’objectif n’est plus, en effet, d’en sortir mais d’y rentrer. Elle représente un monde d’image et d’illusion qui semblerait riche et prospère. Ne voudrions-nous pas y rentrer et nous battre pour y vivre ?

Et si vivre, c’était autre chose ? Et si nous étions, à l’instar des prisonniers de la caverne, enchaînés et incapables de maîtriser notre propre destin ? Cyprien Palude fait partie de cette génération d’hommes et de femmes dépassés par leur temps, qui tentent d’agir dans un monde qui n’est plus le leur. Comment survivre quand c’est la société entière qui débloque ?

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Notre avis :

Saluons d’abord les jeux des comédiens et les costumes, qui dépeignent avec brio la personnalité des personnages. Les décors sont simples et nous plongent avec réussite dans la diégèse de la pièce. Nous avons particulièrement aimé la présence illustrant différents paysages pendant la pièce.

Alex Adarjan décrit très bien la société mercantile, commerciale et manipulatrice de la pièce. Ce sujet au cœur de beaucoup de préoccupations de notre société nous a parlé et l’analogie s’est montrée efficace. Le choix d’utiliser l’allégorie de la caverne de Platon est judicieux. Les tribulations des personnages se confrontant alternativement à leur envie d’entrer dans cette société illusoire et leur volonté de la quitter donnent une profondeur au propos de la pièce. Mais il est nécessaire de se documenter et de prendre un peu de recul afin de comprendre les analogies que propose la pièce avec cette allégorie. Malgré des textes nous semblant être d’une finesse inégale, on se rappellera le discours final concluant brillamment la pièce.

Ainsi, La Caverne nous plonge dans une dystopie où le devenir des personnages nous touche. Elle nous questionne sur notre place dans la société actuelle : Maîtrisons nous notre destin ? Sommes-nous aveuglés par les images qu’on nous expose ? A nous d’y réfléchir…

Infos pratiques :

Adresses :
– le 25 novembre à l’Espace Louis Armand, 78955 Carrières-sous-Poissy
– le 8 au 9 décembre au Théâtre Ménilmontant, Paris 20e
D’autres dates en cours de négociation
Infos & Réservations : www.spleentheatre.com; www.facebook.com/ spleentheatre/; twitter.com/ SpleenOfficiel
Tarifs : selon salle

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