Interview : Le monte-plats d’Harold Pinter, Etienne Launay nous parle de sa mise en scène

Etienne Launay, comédien et metteur en scène nous fait le plaisir de parler de son spectacle : Le monte-plats d’Harold Pinter.

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Etienne Launay

Quel a été votre parcours avant d’en venir à la mise en scène ? 

Je ne me suis pas tout de suite tourné vers le théâtre. J’ai d’abord suivi une licence d’Histoire avant de me tourner vers un master d’art du spectacle. A cette époque j’ai pu participer à des festivals universitaires de théâtre amateur. J’ai ensuite intégré le conservatoire d’art dramatique de Tours pour un an, où j’ai appris auprès de Philippe Lebas.

A Paris, j’ai poursuivi mon parcours au conservatoire tout en intégrant un master d’art dramatique.

J’ai participé au festival de Collioure avec Fabrice Eberhard. J’ai aussi joué dans Fernando Krapp m’a écrit cette lettre sous la direction de Grégoire Leprince-Ringuet, dans une mise en scène de Juste la fin du monde mise en scène par François Nambot, Le jeu de l’amour et du hasard de Salomé Villiers et L’affaire Courteline de Bertrand Mounier.

Comment vous est venue l’envie de mettre en scène Le monte-plats ?

A l’issue de ma formation, je devais présenter trente minutes de mise en scène dans lesquelles j’ai joué le rôle de Gus. Cette pièce et son univers m’attiraient, je me suis donc dit : « Pourquoi pas la mettre en scène ? » C’est un projet qui a mis quatre ans à se construite.

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Benjamin Khün et Bob Levasseur, tous deux interprètent le rôle de Ben.

Comment avez-vous trouvé et engagé les quatre acteurs (Mathias Mine, Bob Levasseur, Benjamin Khün et Simon Larvaron) ?

J’ai rencontré ces acteurs au conservatoire où ils étudiaient avec moi. Après cela, nous nous sommes un peu perdus de vue tout en gardant contact. Quand il a fallu monter la pièce j’ai pensé à eux et les ai rappelés.

Votre pièce adopte des partis-pris visuels très forts. Quelles en sont les inspirations ?

Je les ai puisées dans des films des années 90. Les personnages rappellent les casseurs flotteurs de Maman j’ai raté l’avion dans leurs rapports et leur maladresse. Quentin Tarantino et Ken Loach m’ont aussi inspiré. Je pourrais citer Fish Tank, La part des anges ou Hooligan.

J’invoque un imaginaire venu des années 90/ 2000, de stades de foot, quelque chose d’un peu paumé.

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Simon Larvaron et Benjamin Khün

Quelles sont les thématiques importantes de cette pièce selon toi ?

Les rapports de force, l’obéissance ou la désobéissance ont une grande place dans Le Monte-plats. Gus est étourdi, il se prend moins au sérieux que Ben, qui est nerveux et adopte une tenue vestimentaire qui, à ses yeux, semble plus sérieuse. Même si Ben est le supérieur de Gus, leurs rapports vont être bousculés progressivement : Gus se pose des questions sur les choses de la vie tandis que Ben a des préoccupations plus limitées, ce qui donne d’emblée une sorte d’ascendant à Gus auprès des spectateurs.

Pinter est de la seconde génération absurdiste, cette pièce est un hommage à Beckett, elle parle de l’engagement, comment on peut suivre les ordres.

Ce monte-plats qui vient remuer la dynamique des rapports qu’entretiennent les personnages, qui leur donne des ordres auxquels ils voudraient obéir, il questionne le libre-arbitre des personnages et leur devoir d’obéissance.

Le Monte-Plats d’Harold Pinter sera jouée au Lucernaire jusqu’au 20 mai 2018 au Lucernaire.

 

 

 

 

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